Revendre sa société : au bout de 8 ans

article 150 D bis du CGI

En principe, lorsque le montant des cessions de titres de l’année a dépassé le seuil des 15.000 €, les plus-values réalisées à l’occasion de la cession de titres par des particuliers donnent lieu, d’une part, au paiement d’un impôt de plus-value calculé au taux de 16%, et d’autre part, au paiement de contributions sociales au taux de 11%,

A compter du 1er janvier 2006, les plus-values de cession de titres réalisées par les particuliers pourront sous certaines conditions bénéficier d’une exonération partielle ou totale de l’impôt de plus-value en fonction du délai de détention des titres. (article 150 D bis du CGI)

En effet, sous réserve du respect de certaines conditions, la plus-value de cession peut faire l’objet d’un abattement d’un tiers par année de détention au delà de la 5ème année, et elle sera donc totalement exonérée de l’impôt de plus-value à partir de la 8ème année de détention (seuls le 11 % sociaux restent à payer).

Les conditions sont les suivantes :

  1. Le cédant doit être en mesure de justifier de la durée du caractère continu de la détention des titres ou des droits.
  2. La société dont les titres ou droits sont cédés doit être assujettie à l’impôt sur les sociétés et exercer une activité commerciale, industrielle, artisanale, libérale, agricole ou financière à l’exception de la gestion de son patrimoine mobilier ou immobilier.
  3. La société doit avoir son siège social dans un Etat membre de la Communauté Européenne ou dans un autre Etat faisant parti de l’accord sur l’Espace Economique Européen à l’exclusion du Liechtenstein.

Cette mesure est un aubaine pour distribuer de gros dividendes avec une fiscalité moins élevée (à condition de se les distribuer dans 8 ans !)

Démonstration : Imaginons une société de service qui obtient un bénéfice – IS de 300 000 E par an. Si chaque année vous vous versez des dividendes, pour un célibataire, l’IR sera de  61592 E soit 20.52 %.

Si vous attendez 8 ans, vous aurez une société avec 2100000 E de trésorerie que vous pourrez revendre à des sociétés spécialisées moyennant un décote de 2 à 3 % (ex : http://www.texelholding.com/).

Ainsi au bout de 8 ans, vous récupèrez vos fonds – 11 % de cotisations sociales et 2 % de décote à la revente. Cela vous permet de réaliser une économie de 7 % si vous vous étiez distribué des bénéfices chaque année soit 147 000 E sur 8 ans.

Exemple de gestion optimale

La mise bout à bout de ces différentes mesures amène le profil optimisé suivant :

  • Optez pour une EURL/SARL à l’IS en tant que gérant majoritaire
  • Jusqu’à 38120 E de bénéfice profitez absolument de l’IS à 15 % et rémunérez vous majoritairement en dividendes.
  • On considère qu’une rémunération optimale vis à vis des plafonds de sécurité sociale et de cotisation retraite est de l’ordre de 30 000 E / an, au delà versez vous des dividendes et complétez votre protection sociales par des assurances privées.
  • Il est très avantageux de souscrire avec vos fonds propres (ou ceux de vos proches) au capital de votre société pendant 5 ans (7 à 8 % de rendement garanti jusqu’à 20 000 E / an).
  • Si vous n’avez pas besoin de cash et que votre taux d’IR sur les dividendes versés est supérieur à 15 %. Gardez vos fonds dans votre société en trésorerie. Il sera possible dans 8 ans de récupérer les fonds moyennent 13 à 14 % de charges.